• J2

    Au fur et à mesure les livres disparaissaient de mon horizon si familier. Chaque jour qui se levait, dessinait des contours étrangers. Les images et les mots faisaient place, drôle de carcasse, au squelette d'une étagère désossée. Du blanc à la place.

    Je regardais poindre le rouge déchirant du matin, là de ma cuisine, au-dessus des cheminées engourdies. Le silence et le feu. Un accord en sourdine. Les rayons avaient pris l'habitude de s'insinuer le long de mes murs, chaque fissure étaient examinées, méticuleusement, puis balayées à l'or fin selon les matins. D'abord le placard à verre, puis gouter voir un peu des épices, leurs ombres comme une chanson en créole.

    Le soleil continuait son chemin, les toits bleutés, là le miroir d'un vasistas, les cheminées petites sentinelles qui s'ébrouaient soudain d'avoir si longtemps assoupie, crachotaient les vapeurs de la nuit. Mes fissures aussi.

    Enfin l'astre s'invitait au salon. Il rebondissait contre mes livres, jouait la comédie des ombres et des vers, parcourait le monde, lécher quelques bonnes feuilles, redessinait mes photos, et finissait toujours par se prélasser sur le canapé, fatigué d'avoir d'éployé tant d'effort pour m'extraire de la nuit.

    Chaque matin je suivais les saisons par ce dialogue étrange. Mon dedans et sa lumière. Le ciel me remettait les pieds sur terre. Les livres. Je ne les emballerai pas. Je verrais bien quelle gueule ca a demain.



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  • Depuis quelques jours maintenant, tu pleures.
    Tu pleures comme un arbre qui suinte.
    En silence.
    Tu te tais.
    Pourtant je sens bien moi dans te sanglots entrecoupés d'agitation silencieuse, que ta tête était plus légère à regarder l'espace du silence.
    Garde le. Garde le bien au fond de toi et de tes doigts.
    Pour qu'un jour,
    enfin tu puisses,
    pleurer au creu de mes bras.
    Volime te.

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