• Madeleine et Proust

    Curieusement la douche Crème Douceur de DOP me fait juxtaposer la géographie. Rien à voir pourtant avec les sels égéens. Aucune maison de pêcheur bleue violine adossée aux flots. Pas de ponton ni de bateau. Aucun pêcheur. Pas de poulpe. Décidément je suis nulle en géographie.

    Curieusement ce qui est important dans l'intitulé "Au Lait Végétal des Pyrenées", ce n'est pas lait, ce n'est pas végétal, ça n'a rien à voir avec les Pyrenées. Même si cela semble prometteur.

    J'ai acheté ma douche au Monoprix. L'eau était froide. Beaucoup plus froide que le bain juste avant au milieu de cette paisible anse. L'eau ruisselait sur mes seins bronzés. De l'eau à l'air libre balayée par les vents de septembre. De l'eau venue du ciel. Tourner le robinet un peu rouillé et puis ça y était. Regarder mes pieds sur la pierre ombragée. Apprécier. Fermer les yeux au contact des millions de gouttes en liberté. Retirer le sel avec du lait. Celui des Pyrénées. Recommencer autant de fois dans la journée. Cette douce pluie domestique proche d'une île désertique.

    Dans ce flaconnage blanc, des oursins ouverts à la fourchette, un poisson vide rendu à la mer, un chat ronronnant qui le guettait patiemment. Un poltron rayé, enroulé comme une boule entre les jambes d'une sieste parfois humide. Edgare. Le linge sur le fil, du ouzo au dessus des flots alanguis. La vie simple des tomates à tous les repas. L'ennui aussi, parfois. Se retrouver, essayer.  Les choix qui finalement ne se font pas. Le blanc séculaire érodé par l'écume. En septembre sa plénitude. Les fosses turquoises d'une civilisation où Venus venait probablement se baigner nue. Les poissons argentés suspendus à tout ce vide.... Mes pieds qui s'y sentaient hapés. Un poids mort pour mon bateau.

    Madeleine et Proust me font chier. Question de narine.
     
    Je garde en ma mémoire ces petits tas amassés sur ma plage, à l'ombre d'un Tamaris je les relis. Ils s'animent pour une odeur fugace. Une odeur dans une baignoire encadrée de rebords.

    Mais au fond, j'adore l'huile d'olive. Et les Pyrénées ne me font rien regretter. Leur lait m'attendrit avec une forme de nostalgie juvénile.


  • Commentaires

    1
    C
    Samedi 10 Juin 2006 à 12:44
    J'aime ta nostalgie
    camarade. Tu écris de mieux en mieux Mam'zelle Pull. Avec cette sensibilité, cette douceur que je sais de toi et qui fait tant de défaut aux onagres qui se piquent de littérature. Tu es sur le bon chemin Quand à moi, je sais désormais ceci : qui vis fatum para lovum
    2
    josephine
    Dimanche 11 Juin 2006 à 23:42
    enchantement
    Désolée de n'avoir pu compléter mon msg d'hier soir(je ne vis pas seule)... Merci de nous donner cette prose - obozavam te - un parfum des balkans et cette culture des mots ont aiguisé mes sens...sauvegarde bien tes écrits, un jour ils vaudront de l'or...qui vit son destin par amour, comme c'est bien dit -mon seul regret c'est le latin et je ne sais si j'ai bien traduit à te lire...
    3
    josephine
    Dimanche 11 Juin 2006 à 23:43
    enchantement
    D�©sol�©e de n\'avoir pu compl�©ter mon msg d\'hier soir(je ne vis pas seule)... Merci de nous donner cette prose - obozavam te - un parfum des balkans et cette culture des mots ont aiguis�© mes sens...sauvegarde bien tes �©crits, un jour ils vaudront de l\'or...qui vit son destin par amour, comme c\'est bien dit -mon seul regret c\'est le latin et je ne sais si j\'ai bien traduit �  te lire...
    4
    Lundi 12 Juin 2006 à 11:27
    Osé....
    Joli prénom. Josephine, avec un J. Merci pour ces mots, même si je n'en comprends pas tout. Rien sur cette histoire de msg. J'imagine qu'a défaut du latin que tu sembles néanmoins parfaitement maîtriser, tu dois connaitre les balkans pour le relever au milieu de mes souvenirs grecs. Mais merci belle Josephine de tes mots enchanteurs et flatteurs. Je te souhaite aussi de trouver un Janvest derrière la ligne de ta main.
    5
    Lundi 12 Juin 2006 à 11:30
    Monsieur C.
    Que de compliments. Merci pour tes encouragements matinaux. Bisous.
    6
    11eme ciel
    Lundi 12 Juin 2006 à 22:09
    Madeleine et Proust
    Merci , elle est douce cette nostalgie... à l image des teintes brossees ci dessus - un feu d artifice d arbres bleus, des oursins dores, mauves et urquoises qui fascinent un joli chat rouquin qui ne s apercoit meme pas que la sardine est sortie de l O du DOP pour le narguer - Tout est beau, tiede et feutre... et meme si Mr PROUST te fait chier on garde toujours dans un repli des narines un petit bout de madeleine. Ton 11eme ciel qui continue a adorer l emotion dess couchers de soleil et les leverrs de lune
    7
    tarass
    Mercredi 14 Juin 2006 à 16:11
    une madeleine
    qui nous échappe et glisse insolente dans l'eau de la mer Egée depuis un ponton innondée de soleil... Et voilà que cette madeleine détrempée poissonneuse empoisonante refait surface. tbb
    8
    Mercredi 14 Juin 2006 à 16:49
    Re
    bienvenue. Tres cher M. Boulba
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