• Pouce

    Je n'avais pas envie de courir ce matin. Je naviguais paisiblement entre les voitures déjà pressées de se bousculer, de vociférer, de s'empoigner. Je vous ai vu rentrer le teint halé, les traits reposés. Je n'ai pas envie de vous voir blêmir au rythme où vous me volerez la douceur tranquille d'un Paris qui coulait sereinement au mois d'Aout.


    Non, ce matin je regardais la nature faire sa toilette. Se préparer. Se séparer d'une branche ou de deux, de quelques feuilles aussi, déjà roussies. Choisir son habit. Une écharpe et son manteau. Prendre trois mois s'il le faut. Pour affronter la rudesse et la tristesse de l'hiver pelotonnée sous cet immuable abri. Ranger ce qui dépasse. Une terrasse ou un café. Une bière.


    Ne plus bouger, s'économiser et attendre que ça se passe.


    J'aime prolonger les étés jusqu'aux contrées de l'automne. J'aime le faire dans des pays où la nature profite encore du soleil jusqu'au dernier rayon. J'irais en Slovénie, en Arménie ou en Syrie. Demain, je goûterais le sucre et le miel des après midi lascives. J'emplirais mes yeux des lueurs de septembre et des heures que l'on passe à regarder la vie traîner. Je volerais un peu de leur histoire aux vieux, un peu de leurs rides, un peu du rire de leurs enfants. Je savourerais la quiétude des langues de terres qui se prélasse dans la mer. Le son des petits bateaux qui cliquettent sur le fil de l'eau, celui des tambours et des violons.


    Je ramènerais dans ma têtes les images d'un pays qui panse ses blessures. Je vous les distillerais le teint halé mais pas du tout pressé de vociférer. Peut-être j'aurais une pensée pour vous lecteurs et joueurs assidus ou simples nomades. Dans tous les cas je vous souhaite un agréable rentrée en espérant que vous ne soyez pas trop pressé d'oublier cet été.
     
    PS. je vous laisse une définition en suspend 

  • Commentaires

    1
    Blanqui
    Lundi 4 Septembre 2006 à 16:19
    Pas pressé
    non. Pas pressé du contraire non plus. Etant plus nomade que lecteur assidu, en ce moment je bâille aux corneilles.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :