• Il pleut des oeufs

    Dans mon sac à provisions, de la teinture, des feuilles glanées sur les pouces du printemps. Des oeufs. Dix. Trois se sont cassés. Manque de vigilence.

    Les poules n'ont toujours pas de dents. Elles caquètent avec autant de véhémence, ébrouent leurs plumes comme à d'habitude et se foutent éperduement des jours particuliers.

    Moi j'essaie de tenir en équilibre. Je vogue entre mes souvenir et d'autres. Je concilie.

    J'ai choisi mes feuilles tendres et souples. Des formes découpées ou plus rondes, d'autres longilignes.

    Je les ai dépliés, avec précaution. J'ai enveloppé mes oeufs avec. Cinq minutes dans l'eau carmin. La tradition restée intacte, en empreinte sur la coquille sanguine.

    Me voilà qui pédale, comme une folle. J'étais grisée par l'envie de tout adopter, l'encen, les cierges, les joyeux recueillements, les chants comme un liant suspendu. Par dessus tout, ta nécessité, bien plus grande qu'un autre jour de l'année.

    Mon vélo s'est emballé. Je ne sais pas comment. Peut-être, oui peut-être bien que j'allais trop vite. Dans la descente j'ai déraillé. J'ai mal au genou et les poules s'en contre foutent.


  • Commentaires

    1
    yaya
    Mardi 10 Avril 2007 à 16:03
    c'est
    dommage...
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